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vie de saint léger

sujet de cet évêché, et elle avait été jusqu’à l’effusion du sang. Un des deux prétendants fut frappé de mort, et à cause de son crime l’autre fut envoyé en exil. Alors la reine Bathilde, qui gouvernait le palais avec son fils Clotaire roi des Francs, inspirée sans doute par le conseil de Dieu, envoya à la ville d’Autun, pour en être évêque, cet homme admirable, pour qu’il soutînt et défendît, par sa puissante protection et contre ceux qui l’attaquaient, cette église qui, pendant près de deux ans, était demeurée veuve au milieu des flots du siècle. Que dirai-je ? à son arrivée tous les ennemis de l’église et de la ville furent épouvantés, même les hommes qui se combattaient avec haine et commettaient des homicides, sans vouloir souffrir qu’on leur fît rendre compte de leurs crimes ; ceux que la prédication ne ramena pas à la concorde, la justice et la terreur les y forcèrent. Il serait trop long de raconter en détail quel soin le pieux Léger, élevé par le Seigneur à l’épiscopat, eut toujours pour nourrir les pauvres ; mais, si nous nous taisons, ses œuvres parleront pour nous ; soit l’hôpital qu’il a fondé et établi à la porte de l’église, soit la beauté des vases et des meubles qui brillent avec l’éclat de l’or dans son enceinte, soit les ornemens du baptistère fabriqués d’une admirable manière, soit encore la translation et la glorieuse sépulture du corps du saint martyr Symphorien, qui indique, sans qu’il soit besoin de le dire, combien Léger fut dévot à ce saint martyr : les pavés de l’église, les planchers dorés, la nouvelle construction du portique, la réparation des murs de la ville, des maisons et de toutes les choses qui tombaient de vétusté, prouvent amplement son zèle et