Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/365

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donc, seigneur, qui paraît sur ta tête, semblable à un cercle brillant ? Cela semble venir du ciel, et nous n’avons jamais rien vu de pareil. Alors Léger se prosterna et adora en disant : Je te rends grâces, Dieu tout-puissant, consolateur de tous, de ce que tu as daigné faire éclater un tel miracle sur ton serviteur. » Tous ceux qui virent cela furent comme hors de sens ; revenus enfin à eux-mêmes, ils glorifièrent tous ensemble le Dieu tout-puissant, se disant les uns aux autres : « Vraiment cet homme est le serviteur de Dieu. » Et tous promirent de revenir à Dieu de tout leur pouvoir.

Quand Chrodobert amena Léger dans sa maison, la bénédiction céleste y entra avec lui, car dès que tous ceux qui y habitaient le connurent, ils confessèrent leurs péchés et recoururent à la pénitence. Il plut au Seigneur d’illustrer son serviteur de cette grâce que, partout où il était mené en exil pour y subir des méchancetés, par un effet contraire, tous lui rendaient un profond respect.

Enfin arriva le jour de la récompense, qui fut celui de la fin de sa persécution. On envoya du palais une sentence portant que Léger ne devait pas vivre plus longtemps. L’impie Ébroin, craignant que de fidèles chrétiens ne lui accordassent l’honneur du martyre, ordonna de chercher un puits dans le fond d’une forêt, d’y noyer son corps égorgé, et d’en boucher avec des pierres l’entrée, pour que les hommes ignorassent le lieu de sa sépulture. Chrodobert, qui avait déjà commencé à se convertir un peu par les saintes prédications de l’homme de Dieu, ne voulut pas voir sa mort, et ordonna à quatre de ses serviteurs de faire