Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/40

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« Si mon neveu accomplit toutes les conditions du traité qu’il a signé, je ferai là-dessus ce qui lui plaira. » Nous promîmes que tout serait accompli, et Félix ajouta : « Il supplie aussi votre bonté de lui prêter secours contre les Lombards, afin que les chassant d’Italie, il puisse recouvrer ce que son père possédait de son vivant, et que par son assistance et la vôtre, le reste soit remis sous la domination de l’empereur. » Le roi répondit : « Je ne puis envoyer mon armée en Italie, pour la livrer moi-même à la mort. L’Italie est actuellement ravagée par une cruelle contagion. » Et moi je dis : « Vous avez fait connaître à votre neveu qu’il fallait qu’il rassemblât tous les évêques de son royaume, parce qu’il y a beaucoup de choses qu’ils doivent examiner ; mais votre neveu très glorieux désirerait que, suivant l’usage canonique, chacun des métropolitains rassemblât ses suffragants, et remédiât par l’autorité des décrets sacerdotaux aux désordres commis dans son propre pays. Quel motif peut-il y avoir pour rassembler une si grande multitude ? aucun péril n’ébranle la foi de l’Église, il ne s’élève point de nouvelle hérésie. Quelle nécessité y a-t-il donc de rassembler tant de prêtres du Seigneur ? » Et le roi dit : « Ils ont à juger de beaucoup d’actions iniques, tant fornications qu’autres affaires qui se traitent entre nous ; mais l’affaire de Dieu est la première de toutes, et vous devez rechercher d’abord comment l’évêque Prétextat a été assassiné par le glaive dans son église. On doit aussi discuter l’accusation de luxure portée contre plusieurs, afin que, s’ils sont convaincus, ils se soumettent à la correction des dé-