Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/62

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consentement, puisque vous l’avez dérobé à notre a connaissance ? » Et aussitôt, ayant été mis dehors, ils se réfugièrent de nouveau dans l’église. Mais Septimine fut, ainsi que Droctulf, violemment frappée de coups ; elle eut le visage brûlé de fers ardents ; puis, après lui avoir ôté tout ce qu’elle avait, on la conduisit au village de Marlheimxlv pour y tourner la meule et pour préparer chaque jour les farines nécessaires à la nourriture des femmes qui habitaient le Gynécée. Droctulf, après avoir eu les cheveux et les oreilles coupés, fut envoyé cultiver les vignes ; mais au bout de peu de jours, il s’échappa par la fuite. Le régisseur ayant été à sa recherche le ramena au roi, et après avoir été fort, battu, il fut reconduit de nouveau à la vigne d’où il s’était échappé.

Sumnégésile et Gallomagne privés de tous les biens qu’ils avaient reçus du fisc, furent envoyés en exil. Mais il vint de la part du roi Gontran des envoyés, parmi lesquels se trouvaient des évêques, qui prièrent pour eux, en sorte qu’ils firent délivrés de l’exil ; mais on ne leur laissa rien que ce qu’ils possédaient de leurs propres biensxlvi.

Dans le monastère de Poitiers, le diable entra par ses ruses dans le cœur de Chrodielde, qui se disait fille du défunt roi Charibert ; elle éleva un grand scandale, et se fiant sur ce qu’elle avait les rois pour parents, fit promettre par serment aux religieuses, que lorsqu’elle aurait accusé l’abbesse Leubovère et l’aurait fait chasser du monastère, elles la nommeraient à sa place. Elle sortit donc du monastère avec quarante au plus de ces filles, et sa cousine Bazine fille de Chilpéricxlvii, disant : « Je vais trouver les rois mes parents,