Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/72

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du monastère, et tout ce qu’elle put saisir de ses propriétés, se faisant obéir, à force de coups et de toutes sortes de mauvais traitements, par les serviteurs du monastère, et menaçant, si elle pouvait y entrer, de jeter l’abbesse du haut des murs.

Ces choses ayant été annoncées au roi Childebert, il adressa sur-le-champ des ordres au comte Maccon [comte de Poitiers] pour qu’il eut à réprimer toutes ces discordes. Gondégésile et les autres évêques ayant laissé ces religieuses séparées de la communion, le premier écrivit, en son nom et au nom de ses confrères présents, aux évêques alors assemblés près du roi Gontranlii, et en reçut cette réponse :

« À nos Seigneurs et très dignes possesseurs de leur siège et du siège apostolique, Gondégésile, Nicaise et Saffarius-Hétérius, Syagrius, Onacaire, Ægichius, Agricola, Urbie, Félix, Véran, un autre Félix et Bertrandliii, évêques.

« Nous avons reçu les lettres de vos Béatitudes, et autant nous nous sommes réjouis d’y apprendre que vous vous trouviez en bonne santé, autant nous avons été saisis d’une tristesse non petite, en apprenant de vous les injures que vous avez souffertes, et de quelle manière la règle a été transgressée, et toute révérence pour la religion mise en oubli. Vous nous avez fait connaître que des religieuses sorties, à l’instigation du diable, du monastère fondé par Radegonde de vertueuse mémoire, n’avaient voulu en aucune manière entendre à vos admonitions, ni rentrer dans l’enceinte du monastère d’où elles étaient sorties, et qu’elles s’étaient rendues coupables envers vous en vous