Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/121

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saint apôtre dit : Il faut croire de cœur pour être justifié, et confesser sa foi par ses paroles pour être sauvé[1] xcvi. Le prophète dit aussi : Je publierai vos louanges, Seigneur, dans une grande assemblée ; je vous louerai au milieu d’un peuple très nombreux[2] xcvii. Et aussi : Je chanterai et je ferai retentir vos louanges sur les instrumens[3] xcviii. Tu crains le peuple, ô roi ! tu ignores donc qu’il doit suivre ta foi, et que tu ne dois point remontrer favorable à ses faiblesses ; car tu es le chef du peuple, et le peuple n’est pas ton chef. Si tu vas à la guerre, tu es à la tête des guerriers, et ils te suivent où tu veux les mener. Il vaut mieux que, marchant à ta suite, ils connaissent la vérité, que si, après ta mort, ils demeuraient dans l’erreur, car on ne se joue pas de Dieu ; et il n’aime pas celui qui, pour un royaume terrestre, ne le confesse pas dans ce monde. Confus de tant de sagesse, Gondebaud persista cependant, jusqu’à la fin de sa vie, dans cette folle conduite, et ne voulut jamais confesser publiquement l’égalité de la Trinité. Le bienheureux Avitus était alors un homme d’une grande éloquence. Les hérésies commençant à s’élever dans la ville de Constantinople, tant celle qu’enseignait Eutychès que celle de Sabellius xcix, et qui soutenaient toutes deux qu’il n’y a rien de divin dans Notre-Seigneur, il écrivit, à la demande du roi Gondebaud, contre ces coupables erreurs. Il nous reste encore de lui des lettres admirables, qui édifient à présent l’église de Dieu, comme

  1. Épît. de S. Paul aux Rom. chap. 10, v. 10.
  2. Psaum. 34, v. 18.
  3. Psaum. 56, v. 7.