Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/120

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Ayant reconnu la fausseté des assertions des hérétiques, après avoir confessé que le Christ, fils de Dieu, et le Saint-Esprit sont égaux au Père xciii, Gondebaud alla en secret demander à saint Avitus, évêque de Vienne, d’être rebaptisé. Le pontife lui, dit : « Quiconque me confessera et me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi moi-même devant mon père qui est aux cieux[1] ; et quiconque me renoncera devant les hommes, je le renoncerai aussi moi-même devant mon Père qui est dans les cieux xciv. Ainsi parlait le Seigneur à ses saints chéris et aux bienheureux apôtres, lorsqu’il leur annonçait les épreuves de persécution qu’ils auraient à subir, leur disant : Donnez-vous de garde des hommes, car ils vous feront comparaître dans leurs assemblées, et ils vous feront fouetter dans leurs synagogues ; et vous serez présentés, à cause de moi, aux gouverneurs et aux rois, pour leur servir de témoignage aussi bien qu’aux nations[2] xcv. Mais vous qui êtes roi, et n’avez pas peur qu’on vous saisisse, vous craignez la révolte du peuple, et ne confessez pas le Créateur en présence de tous ! Laissez là cette folle erreur ; et ce que vous dites croire dans votre cœur, prononcez-le de bouche au milieu du peuple. Un

    année du règne de ce dernier coïncide exactement avec l’an 517, date de la loi la moins ancienne du recueil. Il est donc probable que Gondebaud avait fait rédiger un premier code auquel se rapporte la première préface, et qui contenait sans doute la plupart des lois ; mais que Sigismond, en 517, fit compléter ce recueil et le publia de nouveau, avec la seconde préface, et dans la forme sous laquelle il nous est parvenu. (Voir l’Histoire du droit romain dans le moyen âge, en allemand, par M. de Savigny, t. 2, p. 1-4.)

  1. Évang. sel. S. Math. chap. 10, v. 32, 33.
  2. Ibid. v. 17, 18.