Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/147

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par ces promesses, ils s’engagèrent à faire ce qu’il voudrait. Il se prépara donc au départ, et promit, à plusieurs reprises, à ses hommes qu’il leur permettrait de ramener dans leur pays tout le butin et tous les prisonniers qu’ils feraient dans l’Auvergne. Cependant Clotaire et Childebert marchèrent en Bourgogne, assiégèrent Autun ; et, ayant mis en fuite Gondemar, occupèrent toute la Bourgogne[1] [de 532 à 534].

Théodoric étant entré en Auvergne avec son armée dévasta et ruina tout le pays. Arcadius, auteur du crime, et dont la lâcheté avait causé la dévastation de cette contrée, se réfugia dans la ville de Bourges, qui faisait alors partie du royaume de Childebert ; mais sa mère Placidine, et Alchime, sœur de son père, ayant été prises, furent condamnées à l’exil, et on prit les biens qu’elles avaient dans la ville de Cahors. Le roi Théodoric étant donc arrivé à la cité d’Auvergne[2] [Clermont], établit son camp dans les bourgs environnants. Le bienheureux Quintien était en ces jours-là évêque de la ville. Cependant l’armée parcourait toute cette malheureuse contrée, pillant et ravageant tout. Plusieurs des gens de guerre arrivèrent à la basilique de Saint-Julien, brisèrent les portes ; enlevèrent les serrures, pillèrent ce qu’on y avait rassemblé du bien des pauvres, et firent en ces lieux beaucoup de mal. Mais les auteurs de ces crimes, saisis de l’esprit immonde, se déchirèrent de leurs propres dents, poussant de grands cris et disant : « Pourquoi, saint martyr, nous tourmentes-tu de cette manière ? »

  1. De 532 à 534.
  2. Clermont.