Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/267

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sur vingt-six mille Saxons, vingt mille furent tués, et des Suèves qui étaient six mille quatre cents, quatre-vingt seulement furent abattus, et les autres obtinrent la victoire. Ceux des Saxons qui étaient demeurés après la défaite, jurèrent, avec des imprécations, de ne se couper ni la barbe ni les cheveux jusqu’à ce qu’ils se fussent vengés de leurs ennemis ; mais ayant recommencé le combat, ils éprouvèrent encore une plus grande défaite, et ce fut ainsi que la guerre cessa.

Voici ce qui se passa en Bretagne. Mâlo xliv [Machau] et Bodic, comtes des Bretons, s’étaient mutuellement fait serment que celui des deux qui survivrait défendrait les fils de l’autre comme les siens propres ; Bodic mourut laissant un fils, nommé Théodoric, et Mâlo, oubliant son serment, le chassa de son pays et lui enleva les États de son père. Il demeura longtemps errant et fugitif ; mais enfin, cependant, Dieu eut pitié de lui, et ayant réuni des Bretons, il vint combattre Mâlo, le tua ainsi que son fils Jacob, et rentra en possession de cette partie du pays qu’avait possédé son père. Waroch, fils de Mâlo, conserva l’autre.

Le roi Gontran fit tuer par l’épée deux fils de défunt Magnachaire xlv, parce qu’ils proféraient beaucoup d’exécrations et d’imprécations contre la reine Austregilde et ses enfants, et il confisqua tout ce qu’ils possédaient. Lui-même perdit ses deux fils par une maladie soudaine, dont il fut grandement contristé, parce qu’il demeurait privé d’enfants. Cette année, il y eut du doute sur le jour de Pâques. Dans les Gaules, notre cité et beaucoup d’autres célébrèrent xlvi la sainte Pâques le 25 d’avril ; il y en eut qui la solennisèrent avec les Espagnols le 21 mars xlvii. On dit cependant que