Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/332

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envoya sa parole, et il les guérit[1]. Et quand tu prétends qu’il n’engendre pas, écoute ton prophète, parlant au nom du Seigneur : Moi qui fais, dit-il, enfanter les autres, n’enfanterai-je point aussi moi-même ? [2]par où il entend le peuple régénéré en lui par la foi. Le Juif lui répondit : Est-ce que Dieu peut être fait homme, naître d’une femme, être frappé de verges, et condamné à mort ? » Le roi gardant le silence, j’intervins dans la discussion, et je dis : « Si le fils de Dieu s’est fait homme, ce n’est pas pour lui, mais pour nous ; car il ne pouvait racheter l’homme du péché et de l’esclavage du diable, auxquels il était soumis, s’il ne se fût revêtu de l’humanité. Je ne prendrai pas mes témoignages des Évangiles et des apôtres, auxquels tu ne crois pas, mais de tes livres mêmes, afin de te percer de ta propre épée, comme on lit qu’autrefois David a tué Goliath. Apprends donc d’un de tes prophètes que Dieu devait se faire homme ; Dieu est homme, dit-il, et qui ne le connaît pas ? xiii Et ailleurs : C’est lui qui est notre Dieu, et nul autre ne subsistera devant lui… C’est lui qui a trouvé toutes les voies de la vraie science, et qui l’a donnée à Jacob, son serviteur, et à Israël, son bien-aimé ; après cela il a été vu sur la terre, et il a conversé avec les hommes[3]. Et sur ce qu’il est né d’une vierge, écoute aussi ton prophète, lorsqu’il dit : une vierge concevra, et elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire,

  1. Ps. 106, v. 20.
  2. Isaïe, chap. 66, v. 9.
  3. Baruch, chap. 3, v. 36, 37, 38.