Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entre eux deux, Gontran lui dit : « Si tu le permets, j’irai à toi, parce qu’il y a des choses dont nous devons conférer plus secrètement ; » à quoi Mummole répondit : « Viens et ne crains rien. »

Gontran s’avança avec un de ses amis, qui était chargé du poids d’une cuirasse. Lorsqu’ils arrivèrent sur le fossé dans lequel on avait fait entrer l’eau du fleuve, l’ami fut englouti dans l’eau et ne reparût plus lix. Gontran plongea aussi, et la rapidité du courant l’emportait ; mais un de ceux qui étaient présents lui tendit la lance qu’il tenait à la main, et le ramena au rivage.

Alors, après s’être dit mutuellement beaucoup d’injures, Mummole et lui s’en allèrent chacun de son côté. Tandis que Gontran assiégeait cette ville avec l’armée du roi Gontran, Childebert, apprenant ces nouvelles, fut ému de colère de ce que cela s’était fait sans son ordre, et il envoya Gondulphe, dont j’ai parlé plus haut, qui fit lever le siége et conduisit Mummole en Auvergne ; mais peu de jours après il revint à Avignon.

Le roi Chilpéric alla à Paris la veille de la fête de Pâques, et, pour éviter les malédictions prononcées dans le traité qu’il avait fait avec ses frères contre celui qui entrerait à Paris sans le consentement des autres, il y entra précédé des reliques d’un grand nombre de saints. Il y célébra très joyeusement les fêtes de Pâques, et y fit baptiser son fils, que Ragnemode, évêque de cette ville tint sur les fonts de baptême. Il lui fit donner le nom de Théodoric.

Le référendaire Marc [Marcus], dont nous avons parlé plus haut, après avoir amassé de grands trésors par les injustes contributions levées sur le peuple, se sentant