Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/385

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les parfaits[1]. Et il dit à d’autres : Je n’ai point fait profession de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié[2]. Maintenant veux-tu, ô hérétique, parce que Paul n’a prêché que le Christ crucifié, douter de sa résurrection ? Fais plutôt attention à sa prudence, et vois avec quelle adresse il dit à d’autres plus robustes dans leur foi : si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte[3]. Nie donc, accusateur de Paul, si ton esprit est capable d’une telle folie, que le Christ ait été crucifié ; mais je te le demande, laisse toutes ces choses, écoute de meilleurs conseils, applique un collyre à tes yeux troublés, et reçois la lumière de la prédication apostolique. Car Paul parlait aux hommes selon ce qu’était chacun, d’une manière moins relevée, afin de les élever ensuite au plus haut faîte de la foi ; et comme il dit ailleurs : je me suis fait tout à tous pour les sauver tous[4], comment un mortel refusera-t-il la gloire au Fils, que le Père lui-même a glorifié du haut du ciel, non pas une fois, mais deux ou trois fois ? Écoute comme il a parlé du haut des cieux, lorsque le Saint-Esprit descendit sur la tête du Fils, baptisé de la main de Jean : celui-ci est, dit-il, mon fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection[5]. Certainement, si tu as les oreilles

  1. Épît. de S. Paul aux Héb. chap. 5, v. 14.
  2. Ire Épît. de S. Paul aux Corinth. chap. 2, v. 2.
  3. IIe Épît. de S. Paul aux Corinth. chap. 5, v. 16.
  4. Ire Épît. de S. Paul aux Corinth. chap. 9, v. 22.
  5. Év. sel. S. Math. chap. 17, v. 5.