Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/386

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assez bouchées pour ne pas entendre cela, tu dois croire du moins ce qu’entendirent les apôtres sur la montagne, lorsque Jésus, transfiguré dans sa gloire, parlait avec Moise et Élie, du haut d’une nuée resplendissante, le Père dit : voici mon Fils bien aimé, en qui j’ai mis toute mon affection, écoutez-le[1]. L’hérétique répondit à cela : le Père en ceci ne rend nullement témoignage à la gloire du Fils ; il le désigne seulement pour son fils. Et moi je lui dis : Si tu prends les choses de cette manière, je te fournirai un autre témoignage par lequel le Père a glorifié son Fils. Au moment de la Passion de notre Seigneur, lorsqu’il dit : Mon Père glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie[2] ; qu’est-ce que le père lui a répondu du haut du ciel ? Ne lui a-t-il pas dit : Je l’ai déjà glorifié, et je le glorifierai encore[3] ? Voilà donc que la propre voix du père le glorifie, et toi tu t’efforces de lui enlever sa gloire. Mais ton pouvoir ne répond pas à la volonté que tu montres. Et toi qui te portes accusateur de l’apôtre Paul, écoute-le lorsque Jésus-Christ parle par sa bouche : Que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu son Père[4]. Maintenant, s’il participe à la gloire de son Père, s’il habite dans la gloire avec son Père, comment se fait-il que tu veuilles le déshonorer en le privant de sa gloire ? Et comment ne rendra-t-on pas gloire parmi les hommes à celui

  1. IIe Épît. de S. Pierre, chap. I, v. 17.
  2. Év. sel. S. Jean, chap. 17, v. I.
  3. Ibid. chap. 12, v. 28.
  4. Épît. de S. Paul aux Philip. chap 3, v. 11.