Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/422

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pays était déjà ravagée, les Poitevins envoyèrent des députés pour dire qu’ils se soumettaient au roi Gontran. Les soldats ayant été reçus dans la ville, se jetèrent sur l’évêque, disant que c’était lui surtout qui avait manqué de foi. Se voyant ainsi serré de prés, il mit en pièces un calice d’or de l’office sacré, en fit de la monnaie et se racheta, ainsi que le peuple xx.

Les soldats attaquèrent de même avec fureur Marileïf, qui avait été le premier médecin de la maison du roi Chilpéric. Le duc Gararic l’avait déjà bien pillé ; ils le dépouillèrent une seconde fois, tellement qu’ils ne lui laissèrent aucun bien. Lui ayant enlevé ses chevaux, son or, son argent et tous les meilleurs meubles qu’il possédât, ils le remirent lui-même au pouvoir de l’église. Telle avait été la situation de son père qui faisait valoir les moulins de l’église, et celle de ses frères, de ses cousins et de ses autres parens qui étaient employés dans les cuisines et la boulangerie.

Gondovald voulut s’approcher de Poitiers, mais il n’osa pas, car il apprit qu’une armée marchait contre lui. Il recevait au nom du roi Childebert les serments des cités qui avaient appartenu au roi Sigebert, et faisait jurer en son propre nom, à celles qui avaient appartenu aux rois Gontran ou Chilpéric, de lui être fidèles. Il. se rendit ensuite à Angoulême, et en ayant reçu le serment et fait des présents aux principaux de la ville, il marcha vers Périgueux dont il outragea gravement l’évêque xxi qui n’avait pas voulu le recevoir.

S’étant ensuite approché de Toulouse, Gondovald envoya des députés vers Magnulf, évêque de cette ville, pour le prier de le recevoir. Mais Magnulf, se