Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/441

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de la ville descend rapidement, Ollon l’ayant poussé le fit tomber, en s’écriant : « Voila votre Ballomer qui se dit frère et fils de roi. » Ayant lancé son javelot, il voulut l’en percer ; mais l’arme, repoussée par la cuirasse, ne lui fit aucun mal. Comme Gondovald s’était relevé et s’efforçait de remonter sur la hauteur, Boson lui brisa la tête d’une pierre ; il tomba aussitôt et mourut. Tous les soldats accoururent, et l’ayant percé de leurs lances, ils lui lièrent les pieds avec une corde, et le traînèrent tout à l’entour du camp. Lui ayant arraché les cheveux et la barbe, ils le laissèrent sans sépulture dans l’endroit où ils l’avaient tué. La nuit suivante, les principaux enlevèrent secrètement tous les trésors qu’ils purent trouver dans la ville, ainsi que les ornements de l’église. Le lendemain les portes ayant été ouvertes, l’armée entra et égorgea tous les assiégés, massacrant aux pieds même des autels de l’église les pontifes et les prêtres du Seigneur. Après avoir tué tous les habitants, de telle sorte qu’il n’en resta pas un seul, ils mirent le feu à toute la ville, aux églises et aux autres édifices, si bien qu’il ne resta plus que le solxxxvii.

Leudégésile, étant retourné au camp avec Mummole, Sagittaire, Chariulf et Waddon, envoya secrètement des messagers au roi, pour lui demander ce qu’il voulait qu’on fit de ces hommes. Gontran ordonna de les faire mourir. Alors Waddon et Chariulf ayant laissé leurs fils pour otagesxxxviii, s’éloignèrent. La nouvelle de leur mort ayant été répandue, lorsque Mummole en fut instruit, il s’arma et se rendit à la tente de Leudégésile qui le voyant, lui dit : « Pourquoi viens-tu ici comme un fugitif ? » Mummole