Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/66

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sacrifice de la messe, il lava par ses pleurs les fautes qu’il avait commises envers le saint de Dieu. Étant revenu de Rome la septième année, il se prépara, avec l’autorisation du pape, à retourner à Tours. Et étant arrivé à un village nommé Mont-Louis i, à six milles de la ville, il y établit sa demeure. Cependant Armence fut attaqué de la fièvre et rendit l’esprit au milieu de la nuit. Une vision l’ayant aussitôt révélé à l’évêque Brice, il dit aux siens : « Levez-vous promptement, pour que nous allions à la rencontre de notre frère l’évêque de Tours, afin de l’ensevelir. » Et comme ils entraient par une porte de la ville on emportait le mort par une autre. Celui-ci étant enterré, Brice rentra en possession de son siège, et vécut ensuite heureusement l’espace de sept années. Après sa mort, arrivée la quarante-septième année de son épiscopat, il eut pour successeur saint Eustoche, homme très grand en sainteté.

Ensuite les Vandales, quittant leur pays, vinrent avec leur roi Gunderic[1] pour faire une irruption dans les Gaules. Après y avoir commis de grands ravages, ils se dirigèrent sur l’Espagne. Les Suèves, c’est-à-dire les Allemands, les y suivirent et s’emparèrent de la Galice. Peu de temps après, comme les deux peuples étaient voisins l’un de l’autre, il y eut du bruit entre eux ; ils marchèrent en armes pour se faire la guerre : déjà ils étaient prêts à combattre, lorsque le roi des Allemands parla ainsi : « Jusques à quand la guerre s’agitera-t-elle sur la totalité de ce peuple ? Je vous en conjure, que les armées des deux peuples

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