Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partir pour prévenir son frère et prendre possession le premier du trône de son père. Aetius se délivra par une semblable ruse du roi des Francs. Après leur départ Aetius pilla le camp, et retourna victorieux dans sa patrie avec un butin considérable. Attila se retira avec un petit nombre des siens, et peu de temps après les Huns s’étant emparés d’Aquilée, qu’ils incendièrent et détruisirent, se répandirent dans l’Italie et la ravagèrent. Thorismund, dont nous avons parlé plus haut, soumit dans une guerre les Alains xviii ; ensuite, après beaucoup de différends et de guerres, ses frères tombèrent sur lui et le tuèrent[1] [En 453 par Théodoric et Frédéric].

Après avoir arrangé et complètement exposé ces événemens selon l’ordre des temps, j’ai cru qu’il ne m’était pas permis de passer sous silence ce que l’histoire de Renatus Frigeridus[2] xix rapporte sur Aétius dont nous avons parlé plus haut. Il raconte, dans le douzième livre de son histoire, qu’à la mort de l’empereur Honorius xx, Valentinien, encore enfant, et n’ayant accompli qu’un lustre, fut créé Empereur par son cousin germain Théodose [424], et que le tyran Jean s’éleva à l’empire de Rome ; après avoir dit que ses députés furent méprisés par César, il ajoute : « Pendant que ces choses se passaient ainsi, les députés retournèrent vers le tyran, lui rapportant les menaces les plus terribles. Ces menaces déterminèrent Jean à envoyer aux Huns, avec beaucoup d’or, Aétius, à qui était alors confié le soin de son palais. Celui-ci les avait connus dans le temps où il était chez eux en otage, et était lié avec eux d’une intime amitié. Il fut

  1. En 453.
  2. Historien qui n’est connu que par ce passage de Grégoire de Tours.