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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/116

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venus s’établir sur les ruines de l’Empire romain. On compte les lois des Bourguignons, des Francs-Saliens, des Francs-Ripuaires, des Visigoths, des Lombards, des Saxons, des Frisons, des Bavarois, des Allemands, etc. C’était là évidemment un commencement de civilisation, une tentative pour faire passer la société sous l’empire de principes généraux et réguliers. Son succès ne pouvait être grand : elle écrivait les lois d’une société qui n’existait plus, les lois de l’état social des Barbares avant leur établissement sur le territoire romain, avant qu’ils eussent échangé la vie errante contre la vie sédentaire, la condition de guerriers nomades contre celle de propriétaires. On trouve bien çà et là quelques articles sur les terres que les Barbares ont conquises, sur leurs rapports avec les anciens habitants du pays ; ils ont bien tenté de régler quelques-uns des faits nouveaux où ils étaient mêlés ; mais le fond de la plupart de ces lois, c’est l’ancienne vie, l’ancienne situation germaine ; elles sont inapplicables à la société nouvelle, et n’ont tenu que peu de place dans son développement.

En Italie et dans le midi de la Gaule, commençait dès-lors une tentative d’une autre nature. Là, la société romaine avait moins péri qu’ailleurs ; il restait dans les cités un peu plus d’ordre et de vie. La civilisation essaya de s’y relever. Quand on regarde, par exemple, au royaume des Ostrogoths en Italie, sous Théodoric, on voit, même sous cette domination d’un roi et d’une nation barbares, le régime municipal reprendre pour ainsi dire haleine, et influer sur le cours général des événements, La société romaine avait