Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/120

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les savants, sa faveur pour l’influence ecclésiastique, tout ce qui lui paraissait propre à agir soit sur la société entière, soit sur l’homme individuel.

Une tentative de même nature fut faite un peu plus tard, en Angleterre, par le roi Alfred.

Ainsi, du cinquième au neuvième siècle, ont été en action, sur tel ou tel point de l’Europe, les différentes causes que j’ai indiquées comme tendant à mettre un terme à la barbarie.

Aucun n’a réussi. Charlemagne n’a pu fonder son grand Empire, et le système de gouvernement qu’il voulait y faire prévaloir. En Espagne, l’Église n’a pas réussi davantage à fonder le principe théocratique. En Italie et dans le midi des Gaules, quoique la civilisation romaine ait plusieurs fois tenté de se relever, c’est plus tard seulement, vers la fin du dixième siècle, qu’elle a vraiment repris quelque vigueur. Jusques-là, tous les essais pour mettre fin à la barbarie ont échoué ; ils supposaient les hommes plus avancés qu’ils n’étaient réellement ; ils voulaient tous, sous des formes diverses, une société plus étendue ou plus régulière que ne le comportaient la distribution des forces et l’état des esprits. Cependant ils ne furent point perdus : au commencement du dixième siècle, il n’était plus question ni du grand Empire de Charlemagne, ni des glorieux conciles de Tolède ; mais la barbarie n’en touchait pas moins à son terme ; deux grands résultats étaient obtenus :

1º Le mouvement d’invasion des peuples, au nord et au midi, était arrêté : à la suite du démembrement de l’Empire de Charlemagne, des États fondés