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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/14

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nous avions invoqué le secours d’un savant qui consacre toute sa vie à l’étude de son pays. Il se rendit à notre appel avec empressement, sans aucune vue de spéculation ni d’intérêt personnel ; car, personne n’osera le nier, il n’a jamais cultivé les lettres que pour elles seules. C’est encore à lui que nous avons emprunté le discours qui précède ce volume et qui rattache, en quelque sorte, l’ouvrage de M. Guizot à la Belgique. N’était-il pas d’ailleurs naturel d’associer le disciple au maître ? Dans les deux écrivains ce sont, en effet, les mêmes principes et souvent une manière pareille.

M. Guizot avait entrepris de retracer le cours de la civilisation européenne, depuis la chute de l’Empire romain et l’invasion des Barbares jusqu’à notre propre temps. Il a tour à tour passé en revue les principaux éléments de la société moderne, savoir : l’aristocratie féodale, l’église, les communes et la royauté. Il a observé leur développement successif ou parallèle, et les métamorphoses qu’ils ont subies à travers les siècles. Il a recherché quel avait été, dans chacun de ces éléments, le contre-coup des grands événements qui ont changé la face du monde, tels que les croisades, la révolution religieuse du seizième siècle, la révolution d’Angleterre au dix-septième. Il a décrit avec un soin particulier cette fusion secrète, cette transformation intérieure qui, dissolvant peu à peu tous les éléments du moyen âge