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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/153

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CINQUIÈME LEÇON.

Objet de la leçon. — La religion est un principe d’association. — La coaction n’est pas de l’essence du gouvernement. — Conditions de la légitimité d’un gouvernement : 1° le pouvoir aux mains des plus dignes ; 2° le respect de la liberté des gouvernés. — L’Église étant un corps et non une caste a rempli la première de ces conditions. — Des divers modes de nomination et d’élection en vigueur dans son sein. — Elle a manqué à l’autre condition par l’extension illégitime du principe de l’autorité, et par l’emploi abusif de la force. — Mouvement et liberté d’esprit dans le sein de l’Église. — Rapports de l’Église avec les princes. — L’indépendance du pouvoir spirituel posée en principe. — Prétentions et efforts de l’Église pour envahir le pouvoir temporel.



Messieurs,

Nous avons examiné la nature et l’influence du régime féodal ; c’est de l’Église chrétienne, du cinquième au douzième siècle, que nous nous occuperons aujourd’hui ; je dis de l’Église, et j’en ai déjà fait la remarque, parce que ce n’est point du christianisme proprement dit, du christianisme comme système religieux, mais de l’Église comme société ecclésiastique, du clergé chrétien que je me propose de vous entretenir.

Il suffit d’un premier regard pour reconnaître, entre l’état de l’Église au cinquième siècle, et celui