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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/195

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qu’un jour son exemple serait invoqué à l’appui des plans des moins dévots philosophes.

Enfin, elle essayait également, par toutes sortes de voies, de réprimer dans la société le recours à la violence, les guerres continuelles. Il n’y a personne qui ne sache ce que c’était que la trêve de Dieu, et une foule de mesures du même genre, par lesquelles l’Église luttait contre l’emploi de la force, et s’appliquait à introduire dans la société plus d’ordre, plus de douceur. Les faits sont ici tellement connus que je puis me dispenser d’entrer dans aucun détail.

Tels sont, Messieurs, les points principaux que j’ai à mettre sous vos yeux quant aux rapports de l’Église avec les peuples. Nous l’avons considérée sous les trois aspects que je vous avais annoncés ; nous la connaissons maintenant au dedans et au dehors, dans sa constitution intérieure et dans sa double situation. Il nous reste à tirer de ce que nous savons, par voie d’induction, de conjecture, son influence générale sur la civilisation européenne. C’est là, si je ne me trompe, un travail à peu près fait, ou du moins fort avancé ; le simple énoncé des faits, des principes dominants dans l’Église, révèle et explique son influence ; les résultats ont en quelque sorte passé déjà sous vos yeux avec les causes. Cependant, si nous essayons de les résumer, nous serons conduits, je crois, à deux assertions générales.

La première, c’est que l’Église a dû exercer une très-grande influence sur l’ordre moral et intellectuel dans l’Europe moderne, sur les idées, les sentiments et les mœurs publiques. Le fait est évident ; le développement moral et intellectuel de l’Europe a