Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/238

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extérieure de la commune passa par les mains du Roi.

Les communes elles-mêmes, entrées à leur tour dans les cadres de la féodalité, eurent des vassaux, devinrent suzeraines, et à ce titre elles possédèrent la part de souveraineté qui était inhérente à la suzeraineté. Il se fit une confusion entre les droits qu’elles tenaient de leur position féodale, et ceux qu’elles avaient conquis par leur insurrection ; et à ce double titre la souveraineté leur appartint.

Voici, autant qu’on en peut juger par des monuments forts incomplets, comment se passait, au moins dans les premiers temps, le gouvernement dans l’intérieur d’une commune. La totalité des habitants formait l’assemblée de la commune ; tous ceux qui avaient juré la commune, et quiconque habitait dans ses murs étaient obligés de la jurer, étaient convoqués au son de la cloche en assemblée générale. Là on nommait les magistrats. Le nombre et la forme des magistratures étaient très variables. Les magistrats une fois nommés, l’assemblée se dissolvait ; et les magistrats gouvernaient à peu près seuls assez arbitrairement, sans autre responsabilité que les élections nouvelles, ou bien les émeutes populaires, qui étaient le grand mode de responsabilité du temps.

Vous voyez que l’organisation intérieure des communes se réduisait à deux éléments fort simples, l’assemblée générale des habitants, et un gouvernement investi d’un pouvoir à peu près arbitraire, sous la responsabilité de l’insurrection, des émeutes. Il fut impossible, surtout par l’état des mœurs, d’établir un gouvernement régulier, de véritables garanties d’ordre