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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/344

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de les mettre en présence et d’engager entre eux la lutte. Avec beaucoup de vicissitudes, cette lutte a duré depuis le commencement du seizième siècle jusqu’au milieu du dix-septième. C’est par le traité de Westphalie, en 1648, que les États catholiques et les États protestants se sont enfin réciproquement reconnus, ont consenti leur existence mutuelle, et se sont promis de vivre en société et en paix, indépendamment de la diversité de religion. A partir de 1648 la diversité de religion a cessé d’être le principe dominant de la classification des États, de leur politique extérieure, de leurs relations, de leurs alliances. Jusqu’à cette époque, malgré de grandes variations, l’Europe était essentiellement divisée en ligue catholique et ligue protestante. Après le traité de Westphalie, cette distinction disparaît : les États s’allient ou se divisent par de tout autres considérations que les croyances religieuses. Là donc s’arrête la prépondérance, c’est-à-dire la carrière de la Réforme, quoique ses conséquences n’aient pas cessé de se développer.

Parcourons maintenant à grands pas cette carrière, et, sans rien faire de plus que nommer des événements et des hommes, indiquons ce qu’elle contient. Vous verrez par cette seule indication, par cette sèche et incomplète nomenclature, quelle doit être la difficulté de résumer une série de faits si variés, si complexes, de les résumer, dis-je, en un fait général ; de déterminer quel est le véritable caractère de la révolution religieuse du seizième siècle, d’assigner son rôle dans l’histoire de notre civilisation.

Au moment où la Réforme éclate, elle tombe, pour