Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/79

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Messieurs, les provinces, les villes refusèrent le bienfait ; personne ne voulut nommer de députés, personne ne voulut aller à Arles. La centralisation,

    les souhaiter et les demander. Attendu que, pour des motifs d’utilité publique ou privée, non-seulement de chacune des provinces, mais encore de chaque ville, se rendent fréquemment auprès de ta Magnificence les personnes en charge, ou des députés spéciaux, soit pour rendre des comptes, soit pour traiter choses relatives à l’intérêt des propriétaires, nous avons jugé que ce serait chose opportune et grandement profitable qu’à dater de la présente année, il y eût tous les ans, à une époque fixe, pour les habitants des sept provinces, une assemblée tenue dans la métropole, c’est-à-dire dans la ville d’Arles. Par cette institution, nous avons en vue de pourvoir également aux intérêts généraux et particuliers. D’abord, par la réunion des habitants les plus notables en la présence illustre du préfet, si toutefois des motifs d’ordre public ne l’ont pas appelé ailleurs, on pourra obtenir, sur chaque sujet en délibération, les meilleurs avis possibles. Rien de ce qui aura été traité et arrêté après une mûre discussion ne pourra échapper à la connaissance d’aucune des provinces, et ceux qui n’auront point assisté à l’assemblée seront tenus de suivre les mêmes règles de justice et d’équité. De plus, en ordonnant qu’il se tienne tous les ans une assemblée dans la cité Constantine [Constantin-le-Grand aimait singulièrement la ville d’Arles ; ce fut lui qui a établi le siège de la préfecture des Gaules ; il voulut aussi qu’elle portât son nom ; mais l’usage prévalut contre sa volonté], nous croyons faire une chose non seulement avantageuse au bien public, mais encore propre à multiplier les relations sociales. En effet, la ville est si avantageusement située, les étrangers y viennent en si grand nombre, elle jouit d’un commerce si étendu, qu’on y voit arriver tout ce qui naît ou se fabrique ailleurs. Tout ce que le riche Orient, l’Arabie parfumée, la délicate Assyrie, la fertile Afrique, la belle Espagne et la Gaule courageuse produisent de renommée, abonde en ce lieu avec une telle profusion, que toutes les choses admirées comme magnifiques, dans les diverses parties du monde, y semblent des produits du sol. D’ailleurs, la réunion du Rhône à la mer de