Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/78

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dans un état continuel de décadence, mais se défendant toujours. Un moment est enfin arrivé où la dissolution a prévalu ; ni le savoir faire du despotisme, ni le laisser aller de la servitude n’ont plus suffi pour maintenir ce grand corps. Au quatrième siècle, on le voyait partout se désunir, se démembrer ; les Barbares entraient de tous côtés ; les provinces ne résistaient plus, ne s’inquiétaient plus de la destinée générale. Alors tomba dans la tête de quelques empereurs une idée singulière ; ils voulurent essayer si des espérances de liberté générale, une confédération, un système analogue à ce que nous appelons aujourd’hui le gouvernement représentatif, ne défendraient pas mieux l’unité de l’Empire romain que l’administration despotique. Voici un rescrit d’Honorius et de Théodose-le-Jeune, adressé, en l’année 418, au préfet de la Gaule, et qui n’a pas d’autre objet que de tenter d’établir, dans le midi de la Gaule, une sorte de gouvernement représentatif, et, avec son aide, de maintenir encore l’unité de l’Empire. (Guizot lit le rescrit [1]. )

  1. Rescrit des empereurs Honorius et Théodose le jeune, adressé en l’année 418 au préfet des Gaules, siégeant dans la ville d’Arles.
    « Honorius et Théodose, Augustes, à Agricola, préfet des Gaules.
    « Sur le très-salutaire exposé que nous a fait ta Magnificence, entre autres informations évidemment avantageuses à la république, nous décrétons, pour qu’elles aient force de loi à perpétuité, les dispositions suivantes, auxquelles devront obéir les habitants de nos sept provinces [La Viennoise, la première Aquitaine, la seconde Aquitaine, la Novempopulanie, la première Narbonnaise, la seconde Narbonnaise, et la province des Alpes maritimes], et qui sont telles qu’eux-mêmes auraient pu