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Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/196

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autre chose que ce qui se rapporte à moi et à mon accusation ?

Jefferies. M. Sidney, vous vous souvenez que, lors du jugement du dernier complot papiste, dans les débats élevés au sujet de M. Coleman, de M. Plunket et autres, il fut d’abord rendu un compte général du complot. Je ne doute pas que vous ne vous en souveniez. [1]

A ces mots, Sidney se rassied et se tait.

C’était en effet dans l’odieux procès intenté eu 1678 à des catholiques, sur les absurdes dénonciations de Titus Oates et de quelques autres misérables, qu’avait été introduite cette pratique des faits généraux, instrument d’iniquité que le parti protestant, dans la personne de Sidney, vit alors se retourner contre lui. Et comme la tyrannie s’autorise toujours de la tyrannie, Jefferies s’empressa d’opposer aux réclamations de Sidney un fait que, cinq ans auparavant, Sidney, aveuglé par l’esprit de parti, avait peut-être approuvé. Exemple terrible, entre mille autres, des argumens et des armes que fournissent contre elles-mêmes les factions !

  1. Voyez la collection des State trials de Cobbett, t.9, pag.840. Londres 1811.