Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/211

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principe pervers dont elle a subi le joug. Et quoi ? à la moindre apparition de l’esprit révolutionnaire, on nous menace de ses plus furieux excès ; on nous dit que rien n’en peut sauver, ni les intentions, ni le talent, ni le courage ; et on ne veut pas que les symptômes de la justice révolutionnaire nous inspirent les mêmes terreurs ! on ne veut pas que les faits généraux, les poursuites intentées à raison non des actes, mais des personnes, toutes ces pratiques des temps sinistres nous révèlent dès aujourd’hui ce qu’elles portent dans leurs flancs ! Acceptez donc toute l’expérience ; la révolution n’a pas été faite pour donner seulement à quelques-uns le droit de s’armer, contre la liberté, des fureurs de la licence. Nous aussi, nous voulons qu’elle nous dise comment naît la tyrannie, et par quelles portes le pouvoir judiciaire entre dans les voies de l’iniquité.

De toutes ces portes, les faits généraux sont la plus large et celle qui se ferme le plus irrévocablement derrière ceux qui l’ont franchie.