Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

J’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour obtenir justice, et l’on doit en être instruit.

« Mon fils fut tué le 3 juin ; et quelque temps après, lorsqu’il me fut permis de connaître le nom du meurtrier, je portai ma première plainte devant M. le procureur du roi. Une instruction eut lieu, et Imbert fut renvoyé devant le conseil de guerre.

« Là une seconde plainte fut portée par moi. Plusieurs témoins, qu’on n’a pas entendus devant le conseil, mais dont on a lu les dépositions à l’audience, attestaient que le soldat Imbert, après avoir tué mon fils, se rendit sur le lieu même où il était tombé, ramassa froidement son parapluie, et l’emporta sous son bras. J’avais cru devoir ajouter à ma première plainte que le soldat Imbert avait joint la spoliation au meurtre.

« M. Viotti, rapporteur, m’envoya chercher et fit tous ses efforts pour me déterminer à me désister de ma plainte.

« Ses raisons n’étant pas faites pour aller jusqu’à mon cœur, j’insistai pour avoir justice.

« Plus de cinq mois s’étaient écoulés depuis la mort de mon fils, et je ne recevais aucune nouvelle du conseil de guerre lorsque, le 27 octobre,