Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/268

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l’a reconnu et adopté comme le véritable intérêt de tous, comme le besoin général de la société.

Que si maintenant il est des intérêts qui ne veuillent pas accepter ce que la charte a déclaré juste et nécessaire, qui, après la défaite, ne se contentent pas de l’égalité, il faut bien que la charte se défende, et qu’elle se défende avec le secours des intérêts qui ne lui demandent que de maintenir son ouvrage, à qui l’égalité suffit, après la victoire. Mais alors encore c’est la justice, ce sont les besoins généraux de la société que la charte protège et défend ; elle est fidèle à sa parole ; elle accomplit sa mission.

Qu’on ne se prévale donc point des formes que prend la politique obligée de repousser les efforts de ceux qui ne veulent pas la justice ; qu’on n’y cherche point des prétextes pour dire que nous aussi, nous voulons le triomphe exclusif et le gouvernement d’un parti. L’arrêt de la charte sur le passé est non-seulement sage, il est juste : à tous ceux qui l’acceptent, elle garantit le même avenir. Et quand nous disons que le charte elle-même ne peut être garantie que par son alliance avec les forces qui acceptent également le passé