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354 SIR ROBERT PEEL

ter et faire à d’autres droits, & d’autres forces, leur place et leur put. Ayant d’ailleurs leurs racines dans le passé et comptant sur l’avenir, c’est leur nature de prendre en grande considération le temps et sa puissance, et d’étre à la fois ambitieuses et patientes. La démocratie moderne saura-t-elle réunir des qualités si diverses ? Reconnaltra-t-elle des pouvoirs autres que le sien et des nécessités contraires & ses désirs ? Acquerra-t-elle, en gouvernant, plus de mémoire et, plus de prévoyance ? Apprendra-t-elle à porter aux traditions du passé plus de respect, à donner aux impressions du présent moins d’empire, & tenir plus de compte des besoins et des chances de l’avenir ? Grandes et périlleuses questions qui restent encore en suspens, et qui doivent fortement préoccuper les bons esprits et les honnêtes gens. Le temps les résoudra. J’espère qu’il les résoudra à l’honneur des gouvernements libres et de l’humanité.

Guizot.

Val Richer, août 1856.