Scène II
Allons, par saint Georges ! vous avez l’air de vous plaindre, vous autres. N’est-ce pas un poste d’honneur de garder ma tente, manants que vous êtes ! Attendez qu’on vienne vous relever. Bonne contenance. Morbleu ! du courage ! Si vous parlez, je vous fait pendre. (Il referme la porte sur lui.) Eh bien, Marie ?
Eh bien, mon père ?
Tu as froid, n’est-ce pas, pauvre fille ?
Oh ! oui, le temps est si dur ! les chevaux pouvaient à peine se tenir.
Mais pourquoi as-tu voulu m’accompagner dans ma ronde de nuit ?
Pourquoi ? c’est que je ne saurais assez être avec vous, mon père, et il me semble à tout instant que je vais vous perdre, que je vais être seule en ce monde ; il me semble que ma vue vous fait du bien.
Oh ! oui, cher ange, ta vue me ranime et me soutient, car toi seule, tu m’accompagnes et tu ne m’abandonnes pas dans mes revers comme mes troupes qui s’enfuient à chacun de mes désastres, ainsi que l’or