Une insulte de plus ! (Haut.) Je l’accorde, qu’il vienne.
Le comte arrive entouré d’une compagnie de sa garde, tous portant une tête rouge de sanglier sur leur armure ; il est armé de pied en cap d’un costume complètement noir.
Scène III
Le Sire d’ESQUERDES, Comte de CHIMAI, de la suite du duc.
Salut, messire duc.
Salut, comte. Sans doute vous venez comme les autres donner un coup de dent au lion qu’on croit mourant, et vous, Sanglier des Ardennes, vous venez me montrer les dents, mais, pardieu ! mon épée vous les cassera avant peu.
Elle se brisera elle-même avant cela, duc ; les brèches qu’elle a reçues l’ont si bien fatiguée, cette pauvre épée de Bourgogne, que sa garde est démontée et les armoiries en sont parties avec l’honneur.
Tudieu ! méchant comte des Ardennes, vassal rebelle et félon, si vous êtes venu ici pour insulter votre féal seigneur, il saura vous en punir et vous montrera que sa main, si fatiguée qu’elle soit, peut broyer une tête aussi petite que la vôtre.
Oh ! mon père, de la patience ! ils sont tous armés, nous sommes seuls ici.