relevaient, il y avait un sourire d’espérance dans leurs âmes ! Ils avaient entrevu le ciel dans le malheur, le bonheur dans la foi !
On ne veut plus de moi ; demain, les maçons m’attaqueront par ma base, me renverseront, me démoliront pierre à pierre.
Ils sont venus prendre mon eau, ils se sont lavé les mains. En vain j’ai écumé, bouillonné, ils ont craché dans mon onde et se sont amusés à voir les cercles que cela faisait.
Tout a passé sous moi : noces, funérailles, morts et vivants. J’étais l’écho des chants, je renvoyais les soupirs et les cris de douleurs ; c’était vers moi que volait l’encens, que montaient le parfum des fleurs, et la voix des prières, la fumée des cierges. Que de fois j’ai resplendi, j’ai vibré ! mais je suis triste, j’ai envie de me coucher sur les dalles qui sont à mes pieds.
Autrefois on nous entourait de guirlandes, maintenant nous sommes nues. Nous sommes, depuis six cents ans, séparées les unes des autres, nous nous enfonçons sous terre ; je crois que l’église tout entière s’affaisse dans un bourbier, on dirait d’un démon qui pèse sur son toit et l’écrase.
Que de fois le soleil a illuminé nos couleurs, maintenant nos reflets n’éclairent plus rien. Les pierres de la rue viennent nous casser chaque jour, les vents nous