J’ai prêché dans Éphraïm et dans Issakar, à Samarie et dans les bourgs, dans la vallée de Mageddo, le long du torrent de Bizor, et depuis Zoara jusqu’à Arnoun, et au delà des montagnes, à Bostra et à Damas.
Je suis venu pour détruire la loi de Moïse, pour renverser les prescriptions, pour purifier les impuretés ; je suis celui qui enseigne l’inanité des œuvres. Comme Jésus a fait des peuples qu’il assit tous égaux à la table de sa miséricorde, je convoque au grand Amour toutes les âmes des fils d’Adam, qu’elles soient frénétiques de luxure ou affolées de pénitence ; au soleil de la grâce, l’action se pulvérise comme du sable, j’en annule le démérite ou la valeur par le dédain d’où je la contemple.
Viennent à moi ceux qui sont couverts de poussière, ceux qui sont couverts de sang, ceux qui sont couverts de vin ! Par le baptême nouveau, comme par la torche de résine qu’on porte dans les maisons lépreuses, pour brûler sur la muraille les taches de rousseur qui les dévorent, je les rincerai jusqu’aux entrailles et jusqu’au fond de leur être.
C’est moi qui baptise avec le feu et qui d’un mot l’allume sur les ondes par ma parole puissante. Veux-tu qu’il ruisselle sur ta tête ? Veux-tu qu’il embrase ton cœur de l’éternel incendie ?
Feu, allume-toi !
Elle dévore comme la colère ; elle purifie l’âme plus que la mort. Saute à terre, ravage, purifie, cours, cours, toi qui es le sang d’Ennoïa, l’âme de Dieu !
À la cour de Néron j’ai volé dans le cirque, et volé si haut qu’on ne m’a plus revu ; ma statue est debout dans l’île du Tibre. Je suis la Force, la Beauté, le Maître ! Ennoïa est Minerve, je suis Apollon, dieu du jour ; je suis Mercure le Bleu, je suis Jupiter le Foudroyant, je suis le Christ, je suis le Paraclet, je suis le Seigneur, je suis ce qui est en Dieu, je suis Dieu même.