Je n’en puis plus, je ne vois plus rien, tout disparaît, s’efface, oh !
Les ténèbres partout ! un grand souffle seulement qui me pousse… qui me pousse !… assez ! assez !
Attends, ta douleur va finir ; nous avons passé les régions moyennes, ne sens-tu pas un autre air qui t’arrive ? et voilà toutes les étoiles qui paraissent plus grandes que jamais tu ne les as vues.
Tiens ? en effet, comment ?
N’est-ce pas que tu es mieux déjà, que tu vis plus à l’aise ?
Oui, oui ! quelles clartés ! les astres palpitent comme des yeux, il me semble qu’ils me regardent, le ciel est doux, la sérénité de l’éther pénètre mon cœur apaisé.
Tu ne voudrais plus redescendre peut-être ; regarde, contemple, plus de terre, plus de mer !
Oh ! comme c’est beau ! comme c’est grand ! comme j’y vois loin !
Naguère ta vue s’arrêtait aux collines et ta pensée, comme elle, s’agitait dans un cercle restreint ; elle y tournait, s’y perdait, et s’affaissait épuisée sans plus vouloir avancer, comme un chameau