La barque roulait sur les flots, et Jésus dormait.
On entendait dans les ténèbres le vent qui criait, tout en colère : « Levez-vous, Maître, dirent-ils, et chassez les vents ! »
La barque est ton cœur qui porte la Foi. Ne la laisse pas dormir, car la tempête augmentait parce que le Seigneur dormait. Quand il rouvrit la paupière, elle disparut.
Pour traverser d’un bord à l’autre, n’aie donc souci des éclairs qui t’éblouissent, des vagues qui t’assourdissent, — ni de la rame, ni de la voile, ni de la nuit, ni de l’orage ! Le Seigneur n’est-il pas là ?
Oh ! plus près ! plus près !
Hosannah ! gloire à Dieu !
Ah ! sauvez-moi !
Courage, Antoine ! Les tentations du Diable assailliront toujours la croyance du Seigneur, et les nefs tressailliront d’harmonie sous les rafales de l’ouragan qui flagellera leurs murs.
Ils s’écrouleront à la fin, car nous sommes éternellement jeunes comme l’aurore, fortes comme la chair, immortelles comme l’esprit.
Nous publions ici un passage important supprimé par Flaubert à la page 76 de son manuscrit.
Je grandirai, je deviendrai valeureuse et dominatrice.