les frénésies de la Colère ! Qu’il s’affame tout à coup devant des festins s’illuminant, qu’il se traîne en rut sur les planches de sa cabane, qu’il se compare aux heureux et qu’il exècre le monde ! Qu’il s’exalte dans la pénitence et qu’il éclate d’orgueil ! Qu’il soit à vous ! qu’il soit à moi ! Allez ! convoquez les démons, vos fils et vos petits-fils, avec toutes les fièvres, les fantaisies délirantes et les vastes amertumes.
Reviendront-elles ?
Nous sommes là ! ne crains rien !
Crois ce que tu ne vois pas, crois ce que tu ne sais pas, — et ne demande point à voir ce que tu espères, ni à connaître ce que tu adores ! Les profanes n’écoutent que la voix des sens et le témoignage de l’entendement, mais les fils du Christ méprisent leurs sens et s’en rapportent à la parole du Verbe. Car le Verbe est éternel, les sens mourront et l’entendement s’évaporera, comme l’odeur d’un vin répandu !… Espère la grâce pour l’obtenir, garde-la pour qu’elle s’augmente, n’en désespère pas pour qu’elle revienne !
Jeûne pour les pécheurs, prie pour les idolâtres, macère-toi pour les impurs ! arrache de ton âme toutes les affections du monde ! Moins il y en aura, plus elle se tiendra haute, comme les sapins, sur les montagnes, qui vont diminuant de feuillage, à mesure qu’ils se rapprochent des cieux !
Oh ! parlez ! parlez ! Une douceur infinie me pénètre !