Non ! assez ! assez !
Reconnais donc ma figure ! Viens ! c’est moi ! Tu m’appelais à travers les convoitises de l’amour mystique, et tu aspirais mon haleine dans le vent chaud des nuits ; tu cherchais mes yeux dans les étoiles, tu palpais mes formes vagues, en étendant tes bras dans l’air vide.
Rappelle-toi donc toutes les amertumes de ta vie ! Tu me désirais pourtant dans ton appétit de Dieu et tu goûtais mes caresses dans les supplices de ta pénitence ! Viens donc ! je suis le repos, la paix, le néant, l’absolu !
Viens, viens ! je suis la vérité, la joie, l’éternel mouvement, la vie même !
Mais si vous mentiez toutes les deux ? s’il y avait, ô Mort, une autre vie, des douleurs derrière toi ? Et si j’allais, ô Luxure, trouver dans ta joie un autre néant plus sombre, un désespoir encore plus large ?
J’ai vu sur la face des moribonds comme un sourire d’immortalité, et tant de tristesse sur la lèvre des vivants que je ne sais laquelle de vous deux est la plus funèbre ou la meilleure… Non !… non !
Tiens ! regarde !