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CHAPITRE II.

néfice de la neutralité aux établissements d’eaux thermales, rapprochés du théâtre des hostilités. Immédiatement avant la guerre de 1866 il avait déjà émis cette idée, et la presse périodique avait considéré la chose comme allant de soi. On se souvenait que, plus de cent ans auparavant, en 1759, l’impératrice Marie-Thérèse et le roi Frédéric II avaient conclu un traité qui mettait au bénéfice de lettres de franchise (Schutzbriefe), pendant la durée de la guerre, les bains de Carlsbad et de Tœplitz en Bohême, ainsi que ceux de Landeck et de Warmbrunn en Silésie. Il semblait donc naturel que la neutralisation s’appliquât aux établissements de ce genre. Mais les événements se chargèrent de démentir cette croyance. Des milliers de malades furent privés, pendant une saison, des eaux bienfaisantes de la Bohême, et il en fut de même dans d’autres contrées ; il suffit de rappeler le combat acharné livré dans les rues mêmes de Kissingen. Une déclaration de neutralité aurait paré à cet inconvénient et aurait eu, en outre, des avantages incontestables pour les blessés des deux armées[1].

Les députés allemands du Landtag de Bohê-

  1. Wiener medizinische Wochenschrift, 1867, p. 107, 715. — Kriegerheil, 1868, no 4, p. 38.