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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

simultané des ambulances des deux partis[1]. Est-ce là une utopie, comme quelques-uns l’ont prétendu[2], ou cet idéal est-il réalisable, comme des juges fort compétents l’ont affirmé ? C’est ce qu’une guerre future, si l’on ne parvient pas à l’éviter, pourra seule nous apprendre. En attendant, les Comités de secours allemands, réunis à Würzbourg en 1867, ont demandé l’insertion dans la Convention d’une phrase stipulant expressément que « le personnel du corps sanitaire et les voitures d’ambulance pour transporter les blessés, continueront à fonctionner sur le champ de bataille, même après que celui-ci aura été occupé par l’armée victorieuse[3]. » La Conférence de Paris a appuyé elle-même cette requête, mais la Conférence de Genève n’y a pas fait droit, Aucune proposition dans ce sens ne lui a été soumise, en sorte qu’elle n’a pas eu besoin de l’écarter, mais nous doutons fort qu’elle l’eût accueillie favorablement ; elle eût. plutôt partagé le sentiment de ceux qui pensaient qu’un texte pareil rencontrerait dans la pratique des difficultés insurmontables[4] et que,

  1. 1868, 16, — 1867, II, 59-64.
  2. 1867, II, 62, 63.
  3. 1867, II, 59.
  4. Michaëlis, ouvrage cité.