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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

grätz[1]. Il a rappelé d’abord une lutte opiniâtre de cinq heures entre deux armées placées en face l’une de l’autre, sur deux fronts de bataille très-étendus, sans beaucoup de changements de positions. En arrière de chacun de ces fronts, les ambulances autrichiennes et prussiennes en pleine activité, et les places de pansement ainsi que les dépôts provisoires se remplissent bientôt d’hommes mutilés et grièvement blessés. Puis les attaques de flanc du 2e corps d’armée prussien et de l’armée de l’Elbe ébranlent les lignes autrichiennes, le choc impétueux du centre prussien achève la défaite. L’armée autrichienne fait sa retraite au delà de l’Elbe emmenant ses ambulances, mais laissant privés de tout secours ses places de pansement et ses dépôts provisoires, sans compter des milliers de blessés incapables d’arriver même à ces points et disséminés sur le champ de bataille. Les troupes prussiennes victorieuses arrivent jusqu’à eux, mais les dépassent aussitôt marchant sur les traces de l’ennemi, les ambulances prussiennes restant retenues sur leurs points primitifs d’établissement, par la tâche énorme qui leur incombe déjà. Après des mar-

  1. Löffler, ouvrage cité.