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CHAPITRE II.

ches forcées, entravées par des obstacles de tout genre, les hôpitaux de campagne de la deuxième armée arrivent enfin sur le champ de bataille, mais eux-mêmes à leur tour, retenus par l’énorme quantité des victimes du carnage de la journée, ne peuvent s’avancer jusqu’aux points qu’occupaient les lignes autrichiennes.

Et cependant jamais armée en campagne n’a été plus richement pourvue de moyens de secours pour les blessés, en vue d’une grande bataille, que ne l’était l’armée prussienne à son entrée en Bohême en 1866. On peut donc affirmer que jamais, dans un cas aussi grave, les ambulances de l’armée victorieuse ne réussiront à assister à temps les blessés restés en arrière des lignes primitivement occupées par l’armée en retraite. Il faut donc que la Convention de Genève ait pour résultat que les ambulances de l’armée battue ne quittent plus avec elle le champ de bataille, mais tiennent ferme en place au milieu de la déroute générale, jusqu’à ce que le vainqueur soit en état de les relever de leur tâche et de les renvoyer à leur armée.

Nous en sommes, nous aussi, très-convaincu, mais il nous semble que la Convention y a suffisamment pourvu, soit en neutralisant le per-