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CHAPITRE II.

couvre les habitants, abus qui consisterait à espionner ou à dévaliser, sous prétexte de charité. — Quant à l’espionnage, ce n’est vraiment pas le cas de le redouter, car, sur un champ de bataille, au milieu du désordre qui suit l’action, le mystère d’un plan de campagne ne peut guère se trahir, et ce n’est pas là que des espions iraient chercher à le surprendre. — Quant aux spoliations dont les morts et les blessés pourraient être les objets, elles ne sont à redouter que si le premier venu est autorisé à circuler librement et à aller, au gré de son caprice, à la recherche des blessés. Mais ce n’est point ainsi que les choses se passeront, et l’article 5 n’a point pour but d’introduire l’habitude funeste d’un semblable laisser-aller. Les individus, habitants ou autres, qui voudront aider à secourir les blessés, devront en demander la permission au commandant en chef[1], et n’agir que de concert avec l’autorité militaire, qui sera toujours là pour les surveiller.

§ 3. Pour vaincre la répugnance des habitants à venir aider le service sanitaire, la garantie d’une sécurité personnelle est très-effi-

  1. 1867, II, 86 et 100.