Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

Pour faire une convention applicable en tout temps et en tout lieu, quelles que soient les circonstances spéciales où l’on se trouve, il était indispensable de n’y inscrire que de grands principes. Plus on serait entré dans la voie des prescriptions minutieuses, plus l’on se serait exposé à la rendre impraticable. Un précepte général peut toujours s’appliquer à un cas particulier, mais il deviendrait parfois impossible de s’y conformer, si l’on devait se plier pour cela à toutes les exigences d’une réglementation détaillée. Le législateur l’a bien compris, et c’est grâce à cette largeur de vues que l’Europe entière a pu se rallier à son œuvre. Il a distingué sagement la loi du règlement, et ne s’est occupé que de la première.

Le règlement toutefois n’est pas moins nécessaire que la loi ; il l’est même d’autant plus que ceux qui ont fait la loi se sont abstenus systématiquement de s’ingérer dans son mode d’application. Mais d’autre part il y a tant d’imprévu à la guerre qu’il est indispensable de laisser éventuellement une certaine latitude aux belligérants, et c’est pourquoi la compétence de chacun a été reconnue pour ce qui concerne les détails d’exécution. En disant chacun nous n’entendons pas chaque gouver-