I
Entre le moment où se termine une bataille et celui où tous les blessés ont pu être recueillis, il s’écoule souvent de longues heures, parfois même des jours entiers, pendant lesquels les souffrances des victimes qui survivent encore atteignent leur apogée ; alors en effet les tortures de la faim, de la soif, du froid, de l’abandon, s’ajoutent à celles occasionnées par des blessures et par des plaies sanglantes, pour accabler des moribonds dont beaucoup ne résistent pas à une aussi rude épreuve. C’est afin d’abréger autant que possible cette phase terrible et pour en atténuer les conséquences, que la Convention a proclamé la neutralité des ambulances, donnant ainsi aux deux belligérants la faculté de réunir leurs moyens d’action et de proportionner les secours à l’étendue, du mal.
Mais à toutes les misères que nous venons d’énumérer s’en joint une autre, à laquelle le personnel sanitaire n’a point mission de remédier, quoiqu’il le fasse indirectement en transportant le plus vite possible les blessés dans un asile hospitalier. Nous voulons parler des spoliations et des mauvais traitements exercés par