Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
272
CHAPITRE III.


I


Entre le moment où se termine une bataille et celui où tous les blessés ont pu être recueil­lis, il s’écoule souvent de longues heures, parfois même des jours entiers, pendant lesquels les souffrances des victimes qui survivent encore atteignent leur apogée ; alors en effet les tortures de la faim, de la soif, du froid, de l’a­bandon, s’ajoutent à celles occasionnées par des blessures et par des plaies sanglantes, pour ac­cabler des moribonds dont beaucoup ne résis­tent pas à une aussi rude épreuve. C’est afin d’abréger autant que possible cette phase terri­ble et pour en atténuer les conséquences, que la Convention a proclamé la neutralité des am­bulances, donnant ainsi aux deux belligérants la faculté de réunir leurs moyens d’action et de proportionner les secours à l’étendue, du mal.

Mais à toutes les misères que nous venons d’énumérer s’en joint une autre, à laquelle le personnel sanitaire n’a point mission de remédier, quoiqu’il le fasse indirectement en trans­portant le plus vite possible les blessés dans un asile hospitalier. Nous voulons parler des spoliations et des mauvais traitements exercés par