Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
COMPLÉMENT DE LA CONVENTION.

Ainsi l’on a raconté que des vivants avaient été confondus avec les morts et jetés pêle-mêle dans la fosse commune. Il serait peut-être difficile de fournir la preuve de ce fait, car les malheureux dont on parle ne sont pas revenus pour le raconter, mais on peut le considérer comme vraisemblable, par suite de la précipitation avec laquelle on opère ordinairement. Sans se méfier assez des dehors trompeurs, tous les individus qui paraissent morts sont ordinairement traités comme tels, et pourtant on peut admettre qu’un certain nombre d’entre eux pourraient être rappelés à la vie, si l’on prenait la peine de le tenter. Il est donc de la plus haute importance de ne pas enterrer les corps avant que le décès ait été régulièrement constaté.

Cela touche directement, comme on le voit, à la question des blessés ; mais on peut invoquer encore d’autres motifs en faveur de l’observation des prescriptions sanitaires ; la salubrité générale du pays, par exemple. Les procédés d’inhumation sont d’ordinaire beaucoup trop expéditifs ; on ne se donne pas toujours la peine de creuser des fosses assez profondes ni de les désinfecter.

Le docteur Vix recommande expressément,