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APPENDICE.

relle de s’expliquer à ce sujet. En ne le faisant pas, ils ont reconnu implicitement que, hormis les balles explosives, les moyens de destruction dont on fait usage de nos jours n’ont rien de répréhensible. Or, si l’on considère que parmi ces moyens tolérés ou approuvés, il en est d’infiniment plus nuisibles que tel de ceux proscrits depuis longtemps, faudra-t-il en conclure que le niveau de la morale sociale a baissé et que nous sommes moins humains que nos aïeux ? Cette déduction, logique et absurde tout ensemble, ne prouve-t-elle pas l’inconséquence dont nous nous plaignons ?

Cette réserve faite, nous approuvons pleinement la déclaration de Saint-Pétersbourg, parce que, si la commission militaire n’a pas tenu tout ce que l’on pouvait en espérer, du moins elle a passé le Rubicon. « Alors même que la décision prise serait une satisfaction plus apparente que réelle donnée à l’opinion publique, elle n’en garderait pas moins une certaine importance. C’est, en effet, la reconnaissance d’un besoin. C’est le premier essai d’une entente internationale relativement à la question des armes de guerre, et quand même, selon l’opinion de quelques-uns, ce premier essai serait empreint de plus d’ostentation que de sérieux.