Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
356
APPENDICE.

étaient humides, moisis et visqueux. On n’y faisait jamais de feu. Ils y étaient quelquefois si empilés, qu’ils devaient rester debout toute la nuit.

Même système d’inhumanité à l’égard des morts. Les cadavres étaient provisoirement placés dans des caves qui ouvraient sur la rue, et les chiens, les cochons, les rats en mangeaient des morceaux. Les bières ne servaient qu’à transporter les morts : on les vidait ensuite pour les faire servir à d’autres. Les officiers constatèrent le fait au moyen de contre-marques.

Il est avéré que lorsque Kilpatrick essaya de s’emparer de Richmond, on avait tout préparé pour faire sauter la prison en cas de succès de l’ennemi. C’était en tout cas moins barbare pour les prisonniers que la mort lente de la famine. Mais qu’on se figure les Américains s’élançant sur les fortifications pour délivrer leurs frères d’une captivité pire que la mort, et voyant tout d’un coup sauter dans les airs ces grands bâtiments de briques, avec les douze cents hommes sans défense qu’ils renfermaient. L’esprit se refuse à de telles horreurs !

Il nous reste cependant des souffrances plus