Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/380

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Ajoutons que ce ne serait pas une innovation, sans antécédents, car cela s’est pratiqué plus d’une fois, et Valtel déjà a pu dire que : « Par un usage qui relève également l’honneur et l’humanité des Européens, un officier, prisonnier de guerre, est renvoyé sur sa parole ; il a la consolation de passaer le temps de sa prison dans sa patrie, au sein de sa famille ; et celui qui l’a relâché se tient aussi sûr de lui que s’il le retenait dans les fers[1]. » Vattel va peut-être un peu loin en présentant, comme généralement admis au siècle dernier, un usage qui n’est point encore habituellement suivi, même de nos jours. Nous prenons acte cependant de cette assertion qui, venant d’une autorité aussi considérable, ne saurait être contredite d’une manière absolue. Ce que l’on a a vu plus souvent, ce sont des garnisons renvoyées dans leur pays, après avoir capitule, sous la seule condition de ne pas servir de nouveau pendant la guerre, ou jusqu’à ce qu’un échange de prisonniers les dégage deleurs promesses[2]. C’est le cas

  1. Liv. III, ch. viii, § 150.
  2. Grotius, ouvrage cité, liv. III, chap. xii, § XIII, 2 ; — Wheaton, Elém. de dr. interne, II, 3 ; — Klüber, ouvrage cité, § 249 ; — Vattel, ouvrage cité, liv. III, chap. viii, § 151 ; — Costa, ouvrage cité, II, 16.